Le Yoga m'a choisi...

Le Yoga m’a choisi…

Les prémices d’une transformation – Saint-Martin 2002

En 2002, aux Antilles, notre vie suivait un rythme bien établi. Musicien de piano-bar, j’animais avec d’autres artistes les soirées de Saint-Martin, rentrant souvent très tard dans la nuit. Florence, elle, dispensait ses cours de gym douce et de Pilates dans un hôtel de l’île.Un jour, elle rencontra Pierre, un professeur de yoga, et accepta de tenter un cours d’essai. À son retour, ses yeux brillaient d’une lumière nouvelle : « Waouh Jean-Mi, tu devrais essayer ! J’ai trouvé ça extraordinaire ! »Intrigué par son enthousiasme, je profitai d’un soir libre pour découvrir à mon tour ce mystérieux yoga. Le cours se déroula bien, et je commençai à y retourner de temps en temps, sans mesurer encore l’ampleur de ce qui se préparait.Quelques mois plus tard, Pierre proposa à Florence de suivre une formation de yoga dans un ashram Sivananda. Avec sagesse, il lui suggéra que je l’accompagne dans cette aventure. Nous cherchâmes un ashram dont les dates correspondaient à nos disponibilités et notre choix se porta sur celui du Tyrol autrichien.C’est ainsi que commença notre voyage vers une nouvelle vie, sans savoir que cette première formation marquerait le début d’un parcours de vingt-deux ans qui nous mènerait jusqu’à devenir nous-mêmes formateurs à l’École Yoga Du Monde.

Om Shanti Shanti Shantiiiiiiiiiiiiiiiii

L’éveil tardif – Ashram Sivananda, Autriche

Notre arrivée à l’ashram en fin d’après-midi reste gravée dans ma mémoire. La première rencontre avec les participants débuta par un chant en cercle, mains jointes. À cet instant précis, je me suis sincèrement demandé ce que je faisais là.Le lendemain, la formation commença à 6h du matin. Dès le troisième jour, j’annonçai à Florence mon intention de partir. « Tu fais comme tu le sens, mais moi je reste », me répondit-elle avec détermination.Les jours s’écoulèrent, puis les semaines. Je survolais cette formation sans réel engagement, sans m’y investir véritablement. J’étais physiquement présent, mais mon cœur n’y était pas.Puis, à trois jours de la fin, les Swamis nous projetèrent un film sur la vie de Vishnu Devananda, le disciple de Sivananda. Ce documentaire retrace son parcours extraordinaire : son arrivée au Québec, puis en Europe, et surtout ses actions pour la paix. Je découvris cet homme qui survolait les zones de guerre avec son petit avion peint en bleu, qui franchissait le mur de Berlin en deltaplane, multipliant les gestes audacieux au service de la paix mondiale.Ce film fit « tilt » dans ma tête. Soudain, je compris ce que j’étais venu faire ici. Le regret m’envahit : pourquoi ce film n’avait-il pas été présenté dès le début ? Il m’aurait donné la motivation nécessaire pour suivre plus consciemment les enseignements précieux qui nous étaient offerts.De retour à Saint-Martin, quelque chose avait changé en nous. Nous avons ouvert les portes de notre maison aux amis et à tous ceux qui souhaitaient découvrir le yoga. Sans le savoir, nous venions de poser la première pierre d’un édifice qui grandirait pendant vingt-deux ans.